Alors que je vous faisais part de la nouvelle recommandation concernant la prescription de tamiflu chez les patients grippés (lire les indications du tamiflu), celle ci est loin de faire l’unanimité dans le monde médical.
Pour des représentants des médecins généralistes comme le Collège national des généralistes enseignants (CNGE), les nouvelles recommandations du tamiflu ne sont pas justifiées d’un point de vue médical. Tandis que des spécialistes de maladies infectieuses ou de pneumologie regrettent qu’elles interviennent trop tard dans l’évolution de l’épidémie.
Ainsi, le CNGE ne recommande pas l’utilisation systématique de médicaments antiviraux en cas de suspicion de grippe A (H1N1).
Soulignant que, pour cette grippe, «les données actuelles sont trop fragmentaires et de très faible niveau de preuve», le CNGE demande à la DGS d’indiquer les arguments scientifiques et les niveaux de preuve sur lesquels s’appuie ce changement soudain de recommandation.
Le Dr Vincent Renard, vice-président de l’organisme, déclare : « Les bénéfices du Tamiflu ne sont pas établis, contrairement aux effets secondaires : nausées et vomissements qui sont fréquents chez les adultes, troubles du sommeil chez les enfants ».
Encore une information contradictoire qui ne nous aide pas à nous faire une opinion…
Selon le sondage en ligne de Médiaprismgroup, selon lequel la grippe A est un sujet de préoccupation notable des Français puisque 95% d’entre eux en parlent de manière régulière avec leur entourage : 64% des répondants jugent le virus peu ou pas dangereux, alors que 62% pensent qu’il peut provoquer le décès de personnes ne présentant pas de pathologie ni de fragilité particulière.
Les français s’estiment plutôt mal informés, soit par le gouvernement (à 59%) soit par le corps médical (56%). En outre, 69% d’entre eux considèrent que les médias ne relaient pas correctement l’information.
De nouvelles données qui continuent de semer le trouble dans les esprits : pour ma part je suis enfin vaccinée, avec adjuvant… Pour l’information, nous sommes a votre disposition pour essayer de répondre à vos questions…Vivement cet été qu’on en parle plus ni de cette grippe ni du Tamiflu !
Dans tous les cas où la prise d’antiviraux est recommandée, la première prise doit être la plus précoce possible. Pour les formes cliniques modérées non compliquées, le traitement antiviral doit être prescrit dans les 48 heures suivant l’apparition des premiers symptômes et pas au-delà. Pour les formes cliniques graves ou compliquées, il n’existe pas de délai pour la mise sous traitement antiviral.
Deux médicaments antiviraux sont efficaces sur le virus de la grippe A(H1N1)v : l’oseltamivir (Tamiflu® – laboratoire Roche) et le zanamivir (Relenza® – laboratoire GlaxoSmithKline).
Ces deux médicaments disposent d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne.Tamiflu® peut être utilisé en traitement curatif (5 jours) ou traitement prophylactique (10 jours)
Le 17 novembre 2009, le virologiste Vincent Racaniello publiait un article intitulé “Tamiflu-resistant pandemic influenza H1N1 virus selected by prophylaxis” dans lequel il affirme au sujet de l’usage “préventif” du Tamiflu : “Unfortunately, using sub-optimal levels of an antiviral drug is a recipe for disaster.”. “Malheureusement, utiliser des antiviraux sous-dosés est la recette pour un désastre” (parce que celà sélectionne presque à coup sûr des virus mutants résistants aux antiviraux).
Le 8 décembre 2009, le British Medical Journal publiait un article présentant le très faible niveau des études d’efficacité de l’oseltamivir (alias Tamiflu) publiées par la firme fabricante Roche. Le 18 décembre 2009, le responsable de la pharmacovigilance japonaise, Rokuro Hama, ajoutait : “Le Tamiflu n’est pas seulement inefficace, il est surtout dangereux. Voilà le problème.”.
(cf. http://www.revoltes.net/spip.php?article1715 )
Mais Roselyne a un stock de 24 millions de traitements au Tamiflu et de 9 millions de traitements au Relenza à écouler : ne lui dites pas qu’elle est Ministre de la Santé (“Ah bon ?”) : elle se croit encore visiteuse médicale …
J’ai plusieurs sentiments concernant cela:choquée, et plutôt ennuyée: en tant que médecin généraliste je n’ai jamais prescrit de tamiflu, n’ayant jamais trouvé que le rapport bénéfice-risque en valait la peine. Je n’arrive toujours pas à prescrire Tamiflu, même avec les dernières recommandations;
Un de mes confrères a écrit ceci sur son ordonnance:
” prescrit par moi: clamoxyl, doliprane, hélicidine,
prescrit par Roselyne Bachelot: tamiflu”. Le patient n’en a évidemment pas voulu et la pharmacie s’en est étonnée.
Il faut faire absolument attention à nous conserver notre liberté de prescription, sinon nous ne sommes plus que des techniciens de la médecine.